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Quotidien
13 Avril 2010
De Jacques Ramon, correspondant à Montpellier
Languedoc-Roussillon
Le Groupe Altrad encaisse la crise et poursuit ses acquisitions
Numéro un mondial de la bétonnière et des brouettes et numéro un européen de l échafaudage, le Groupe Altrad vient de reprendre deux entreprises en Croatie et au Portugal.
L
e Groupe Altrad vient de reprendre pour un montant de 7 millions d euros les actifs de la société croate Limex (bétonnières et brouettes), mise en difficulté
par la crise. Cette entreprise, qui réalise un chiffre d affaires de 20 millions d euros,
va redémarrer après une sévère restructuration avec un tiers de son effectif, soit 200
salariés. Limex était le principal concurrent du groupe dans les pays de l Est. Par ailleurs,
Altrad vient de prendre au Portugal le contrôle de 76% du capital d Irbal, une fabrique de bétonnières confrontée à un problème de succession. Cette acquisition (10 millions d euros de chiffres d affaires, 100 personnes) lui ouvre le marché africain par le biais de sa présence en Angola.
S il n a pas échappé à la crise du bâtiment, le groupe a pu en diminuer l impact. Des mesures ont été prises très en amont avec une réduction de 17 % de l effectif dès septembre 2008. Quelque 600 postes, intérimaires et CDI, ont été supprimés, et une centaine de CDD ont bénéficié de mesures d accompagnement Présent dans 90 pays avec 19 usines, Altrad a pu limiter les dégâts. « Vu la chute d activité dans certains pays,
moins 70 % en Espagne ou moins 50% en Grande-Bretagne, certaines usines auraient dû être fermées si la notion de groupe n avait pas joué », explique Mohed Altrad, PDG
et fondateur. Il ajoute, « la crise nous a permis de vérifier notre «business model» de baisser notre endettement et nos coûts ».
Retrouver la rentabilité
Sur les 55 sociétés du groupe, le « business model » a fonctionné partout, sauf pour 3 d entre elles. L une se situait trop en amont de la transformation en achetant directement les tôles avant de les transformer en tubes. Cette démarche, engagée à titre expérimental, a été abandonnée. Pour les deux autres, deux unités de production ont
été fusionnées en Grande-Bretagne et une filiale commerciale a cessé son activité au
Canada. Le groupe a réduit ses stocks de 50 millions d euros et a diminué ses délais de paiement, ramenant son endettement à 60 millions d euros. « La crise n a pas fragilisé
l entreprise. Nous avons gardé notre cotation Banque de France. Notre endettement va encore baisser et la croissance externe reste à l ordre du jour, notamment dans le secteur des échafaudages», indique le dirigeant d Altrad. D importants efforts ont été faits